Les nouvelles avancées technologiques ont bien fait évoluer nos manières de communiquer et nos rapports humains. Ces nouvelles technologies de l’information et de la communication (NTIC) ont permis de garder le contact avec des personnes éloignées, nous ont permis de pouvoir nous informer sur n’importe quel sujet en quelques secondes si l’on a accès à Internet et a diminué nos délais de correspondances. Qui pense encore envoyer une vingtaine de lettres à ses amis pour les convier à un anniversaire ? Un événement Facebook ou un email groupé et les choses seront réglées en quelques secondes, sans soucis de la localisation de chacun et sans cout supplémentaire pour l’émetteur. Si les avantages des NTIC sont nombreux et sont certains, il existe néanmoins d’importants défauts.
J’ai choisi de traiter dans mon sujet d’actualité pour l’INSA de Rouen le phénomène du technostress. Ce terme est utilisé pour les personnes souffrant de crises d’angoisse et de dépressions dans un environnement technologique déshumanisé.
Quelles en sont les causes ?
La technologie met à notre disposition toujours plus d’informations et nous habitue à des comportements caractérisés par toujours moins de communication. Il y a là les conditions d’une perte de relation, d’une perte de sens. On ne sait plus faire quelques pas, monter quelques marches, aller frapper à la porte d’un collègue.
De nombreuses activités sont maintenant contrôlées par des ordinateurs telles que : frappe dactylographique par minute, vitesse de réponse téléphonique lors des demandes d’informations, fréquence des pauses, longueur des temps de repos, etc. Les statistiques qui sont tirées de ces résultats ont pour but de mettre en évidence la présence de temps morts et d’établir un classement entre les différents salariés. La recherche de performance est partout et est régie par une surveillance technologique toujours plus accrue.
Les effets du technostress
Les personnes baignant dans un environnement technologique important sont de plus en plus habituées à l’instantanéité de l’information, à effectuer plusieurs tâches en même temps et vivent dans l’urgence de la réponse aux emails ou aux appels, l’addiction aux nouvelles technologies (ordinateurs, smartphones, tablettes…). Incapable de décrocher de leur travail car habitués à être connectés en permanence, ils attendent de leur entourage une réactivité éclair.
La technologie augmente la charge psychique ce qui se traduit par une probabilité accrue de risques psychosociaux et psychosomatiques. En effet, l’utilisation de la technologie exige une très grande activité mentale et cérébrale : haut degré de mémorisation, attention, vigilance, compréhension rapide de l’information, anticipation, acuité perceptive, représentation mentale d’abstractions logiques ou complexes etc. Par ailleurs, plus la charge psychique augmente, plus les comportements du sujet au travail deviennent asociaux (rejet, repli, fuite, suicide, agressivité, rétention d’information, violence).
Les différents intêrets
Le technostress est un problème complexe et les intérêts de chacun divergent. Les personnes atteintes de technostress ont un problème psychosomatique qui relève de l’addiction ou du stress. Les NTIC peuvent mener l’individu dans une situation extrême de surcharge (« burn-out ») ou l’isoler. Ces maladies psychosomatiques peuvent être les raisons d’arrêts maladies ou de suicides.
Le technostress est considéré comme une des formes de stress au travail. Le stress au travail est un important enjeu économique : il coûte chaque année entre 3 et 5 % du PIB.
Pour les dirigeants, les NTIC sont vitales au travail : elles permettent de diriger leurs équipes, de communiquer avec tout le monde en gagnant du temps et de surveiller le travail de chacun. Bien que les capacités d’organisation et de communication des NTIC soient importantes, il faut arriver pour chaque entreprise à trouver un équilibre afin que les employés ne souffrent pas de technostress.
Les NTIC posent enfin des questions d’ordre moral : où se situent les barrières entre vie professionnelle et vie privée ? Suis-je capable de me déconnecter totalement ?