Étude des données de Teen Quotes

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Teen Quotes ?

Teen Quotes est un projet sur lequel je travaille depuis novembre 2010. En quelques mots, Teen Quotes est un site regroupant des citations du quotidien des adolescents à propos de leurs centres d’intérêts : l’école, les amis, les premiers amours, les premières peines. Teen Quotes est intégralement en anglais, a déjà enregistré plus de 1,5 M visiteurs et est présent sur Twitter, Facebook, le web, le web mobile et l’App Store.

Miam, des données !

Poussé par la réalisation d’un projet pour mon cursus à l’INSA de Rouen, j’ai décidé de prendre le temps de faire une analyse plus complètes des données associées à Teen Quotes. Teen Quotes étant déjà un projet ouvert (le code source est majoritairement libre de consultation), il apparait comme logique que l’étude de ces données soit publique.

Sans plus attendre, voici les liens pour consulter cette étude :

Le marketing autour de Facebook Home. Mieux connecter les personnes ?

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Facebook Home, c’est quoi ?

Facebook a annoncé le lancement de Facebook Home le 4 avril 2013 après de nombreuses rumeurs autour d’un possible “Facebook Phone”. Facebook Home n’est en réalité qu’une application à télécharger qui modifie votre smartphone en profondeur (écran de verrouillage, menus etc.). L’objectif annoncé de Facebook Home est de placer les personnes au coeur de votre téléphone, et non les applications comme Mark Zuckerberg l’expliquait lors de cette présentation :

“Quand on décide de parler à quelqu’un, ce n’est pas l’application que l’on utilise pour le faire qui est importante. C’est la personne avec qui on souhaite parler.”

Les vidéos de présentation de Facebook Home

Le marketing mené par Facebook autour de son nouveau produit Facebook est assez surprenant. L’entreprise a opté pour une stratégie plaçant le mobile fortement en avant depuis quelques mois et la campagne menée autour de Facebook Home confirme cette volonté. Nouveauté pour le lancement d’un produit Facebook, le lancement a été accompagné de nombreuses vidéos de présentation. Comme pour les précédentes nouveautés on retrouve une page de présentation du produit (www.facebook.com/home) mais je vais m’attarder sur les vidéos associées au lancement de Facebook Home. Je vais vous présenter rapidement les différentes vidéos et m’attarder plus longuement sur la dernière (en tout cas pour le moment) nommée “Facebook Home Dinner”.

La vidéo la plus diffusée
La vidéo la plus mise en avant par Facebook présente le principal avantage annoncé de Facebook Home : il permet d’être connecté encore plus rapidement aux personnes qui nous intéressent. Elle a été diffusée lors de la conférence de présentation du produit et est mise en avant sur la page dédiée. Elle a également été relayée par Mark Zuckerberg sur son compte personnel et par la page Facebook de Facebook sur Facebook (ah ah). On y retrouve tout un tas de personnes, très heureuses et un produit qui leur simplifie la vie. C’est le type de vidéo classique de Facebook : très centrée sur les personnes, Facebook est présent mais toujours pour mieux connecter les personnes.

L’avion
Une personne dans un avion sur le point de décoller jette un rapide coup d’oeil à son téléphone. Il reste connecté à la vie de ses amis en naviguant sur son écran de verrouillage. Ceci est matérialisé par l’irruption dans l’avion de ses amis pratiquant l’activité qu’ils avaient partagé sur Facebook (ce processus sera utilisé dans les autres vidéos).

Le lancement de l’application
Le lancement de l’application s’est fait le 12 avril 2013. Dans cette vidéo, on retrouve Mark Zuckerberg qui vient remercier les équipes d’ingénieurs qui ont travaillé sur Facebook Home. Nouveauté très surprenante pour Facebook, la situation est tournée en dérision encore une fois par les irruptions des amis de l’ingénieur qui jette un coup d’oeil à son téléphone avec Facebook Home. On a pour la première fois un ton comique dans une vidéo de présentation de produit Facebook, chose tout à fait inhabituelle !

Le dîner
Dans cette vidéo, on retrouve une adolescente qui participe à un dîner de famille. Ennuyée par les conversations, elle jette un coup d’oeil à son smartphone pour se distraire et retrouve tout de suite ses amis grâce à Facebook Home (encore une fois, ses amis font irruption dans la pièce).

C’est cette vidéo que je trouve vraiment limite. Je dois avouer que j’avais beaucoup apprécié les autres : très bien réalisées, rigolotes, vraiment jolies. Mais cette vidéo ravive ma peur initiale : a-t-on vraiment besoin d’être toujours sur son smartphone, dans ce cas dans un monde baigné par Facebook ?

L’hyperconnexion

Je trouve que cette dernière vidéo montre le plus la situation dans laquelle sera utilisée Facebook Home : pour se distraire volontairement, s’évader voire même s’effacer de ceux qui nous entourent. Je suis personnellement très sensible à ces problématiques, ayant déjà étudié le phénomène du technostress l’année dernière. Facebook veut pousser ses utilisateurs à une immersion quasi totale de ses utilisateurs dans ses produits (et il n’y a aucun mal à vouloir faire ceci, c’est tout à fait logique). Reste le problème de l’utilisation de ce nouveau produit.

J’avais beaucoup aimé un projet de photographie qui s’intitule “We never look up”. Un photographe rassemble sur un Tumblr des photos de gens utilisant leur smartphone, tablette ou ordinateur dans n’importe quelle situation. Vous pouvez trouver les photos ici : weneverlookup.tumblr.com. Je trouve que ces photos illustrent bien ce problème déjà existant et qui va inévitablement s’aggraver dans les années à venir.

Au final, on peut s’interroger sur la réelle volonté du produit annoncée : mieux connecter les personnes. De toute évidence, lorsque l’on se connecte “mieux” avec une telle application, on se connecte moins bien avec notre environnement. Ces problèmes sont très délicats et j’espère vraiment qu’un jour nous trouverons un moyen de proposer une technologie saine d’utilisation.

Pour aller plus loin

Pour aller plus loin sur le sujet, je vous encourage à lire les nombreux articles qui parlent de Facebook Home sur les blogs spécialisés (TechCrunch, Mashable par exemple).

Sources de Facebook :

Les poissons d’avril sur le web

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Comme tous les ans à l’occasion du 1er avril, de nombreux sites web font tout leur possible pour faire les meilleurs poissons d’avril. Une excellente initiative qui permet de bien rigoler !

Voici une sélection des poisons d’avril que j’ai pu trouver aujourd’hui sur le web :

Google

Twitter

SoundCloud

Skype

VDM

LDLC

OVH

Hadopi : rapport sur les moyens de lutte contre le streaming et le téléchargement direct illicites

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Hadopi
Dans le dernier rapport de la comission Hadopi, Mireille Imbert-Quaretta explique comment elle compte lutter contre le streaming illégal et les sites de téléchargement direct. Après l’échec du sanctionnement des utilisateurs prévu par les précédentes lois, ce rapport fait le point sur la situation actuelle du téléchargement illégal et prévoit de s’attaquer aux intermédiaires techniques plutôt qu’à l’utilisateur final.

Impliquer les intermédiaires techniques dans la lutte contre le téléchargement illégal

Citons le rapport, page 23 :

Les intermédiaires techniques jouent un rôle dans la diffusion de contenus illicites à
travers les mécanismes d’accès à Internet, de transmission de contenus et de
navigation sur Internet. Ces intermédiaires sont principalement les
fournisseurs d’accès à Internet (FAI), les hébergeurs techniques, les registraires de
noms de domaines, les moteurs de recherche et les éditeurs de logiciels de sécurité
ou susceptibles d’être utilisés par l’internaute pour accéder aux contenus.

Passons donc en revue les différents intermédiaires techniques que veut impliquer Hadopi dans la lutte contre le téléchargement illégal.

  • Les fournisseurs d’accès à Internet (FAI). Hadopi indique que les FAIs sont capables de mettre en place divers types de blocages pour limiter l’accès au contenu jugé sensible ou non respectueux de la loi. Ces blocages peuvent être de plusieurs sortes : blocages par URL, par adresse IP ou par nom de domaine. La commission indique bien que n’importe quel blocage, quel qu’il soit, ne sera jamais totalement efficace et qu’il pourra toujours être contourné compte tenu des particularités de l’Internet. Toutefois, ces blocages ne sont pas écartés : leur mise en place pourrait “néanmoins contribuer à une réduction globale des violations du droit d’auteur en ligne”.
  • Les moteurs de recherche. Les moteurs de recherche permettent à l’internaute de trouver le contenu associé à leur recherche. Ainsi, ils sont à même de mener l’internaute vers un site proposant des contenus illicites. Cette recherche est parfois facilitée par les suggestions proposées par les moteurs de recherche qui orientent alors plus rapidement l’internaute vers une solution illégale (par exemple “Autocomplete” proposé par Google). La commission Hadopi préconise donc plusieurs solutions : un déférencement total des sites hébergeant des contenus illicites, une censure des suggestions automatiques sur certains termes ou noms de site ou bien une baisse du référencement de certains sites pour limiter le trafic vers ceux-ci.
  • Les hébergeurs techniques. Les hébergeurs techniques sont ceux qui mettent à disposition des infrastructures (par exemple des serveurs) pour héberger des sites web. Hadopi rappelle que lorsqu’un hébergeur reçoit une notification indiquant qu’un site utilisant son infrastructure héberge du contenu illicite, il n’a en principe pas la possibilité de retirer le seul contenu ayant été signalé. Le seul moyen de réponse qu’ait un hébergeur de contenu étant la coupure totale de l’accès au serveur, ce qui est manifestement disproportionné. La commission compte donc sur la seule pression que peut exercer un hébergeur sur son client pour retirer le contenu illicite mis en ligne.
  • Les registraires de noms de domaine. En faisant une demande à un registraire (une organisation gérant les noms de domaine), il est possible de rerouter des requêtes. Pour rappel, c’était cette technique qui avait été utilisée par le FBI pour rerouter les requêtes destinées à MegaUpload vers une page du FBI. Problème : les registres des noms de domaines sont propres à chaque pays et la France n’a donc autorité que sur les “.fr”. Pour complément, ce sont les États-Unis qui ont le contrôle du “.com” (top level domain le plus utilisé pour les actes illicites).
  • Logiciel ou navigateur. Hadopi envisage l’installation d’un plugin fonctionnant dans un navigateur ou encore un logiciel à télécharger pour pouvoir opérer un filtrage. Problème : qui serait assez fou pour télécharger un tel plugin ou logiciel ?
  • Les systèmes d’exploitation. Devant l’échec de la mesure précédente, Hadopi envisage d’intégrer des outils qui pourraient servir à du filtrage dans les systèmes d’exploitation. Avantages selon la commission : cette mesure affecterait énormément de monde et il y aurait peu d’acteurs à convaincre (quelques entreprises se partagent la grande majorité du marché). Problème de taille : il faut réussir à convaincre ces entreprises et respecter les réglementations étrangères. Sans mentionner qu’il sera toujours possible de trouver des systèmes d’exploitation libres de mouchards sur Internet pour celui qui le voudra.

Voilà les solutions techniques envisagées par la commission Hadopi pour lutter contre le streaming et le téléchargement direct illicites. Le rapport présente également des idées à appliquer au niveau des intermédiaires de paiement et des acteurs de la publicité, qui rémunèrent les sites hébergeant ou pointant vers du contenu illicite.

Je vous recommande la lecture de ce rapport (un petit peu long : 151 pages certes, mais seulement 46 pages de véritable rapport) qui est disponible à l’adresse : www.hadopi.fr/sites/default/files/page/pdf/Rapport_streaming_2013.pdf.