Après Deep Blue , l’ordinateur qui était parvenu à battre Garry Kasparov aux échecs en 1997, voici Watson, le supercalculateur qui bat les humains aux jeux télévisés. Le jeu télévisé américain Jeopardy, accueille depuis 2 jours le dernier prodige d’IBM, pour une semaine de compétition : un concours entre les 2 plus grands champions du jeu aux Etats-Unis et un supercalculateur.
Watson est un monstre de silicium tournant avec un système GNU-Linux sur une base de Power 7 d’IBM, équipé de 2 880 cœurs de calcul et de 15 téraoctets de RAM. Au deuxième jour de la compétition, il a littéralement laissé sur place les représentants de la race humaine en répondant aux questions de l’animateur avec une précision et une vitesse diabolique.
Le fonctionnement
L’IA (intelligence artificielle) de Watson est en effet capable de répondre de façon compréhensible à des questions complexes en langage naturel. C’est un vieux rêve des chercheurs en intelligence artificielle qui prend forme. Au cœur des algorithmes qui animent la machine, il y a de la sémantique : par un travail d’association et de compréhension de mots et de concepts, Watson est capable d’interpréter une question et de déterminer ce qu’on lui demande.
Pour cela, il utilise de grandes quantités de textes en langage naturel pour tenter de deviner le sujet de la question. L’équivalent, selon IBM, de 200 millions de pages de contenus. En effet, pour être sur un pied d’égalité avec ses concurrents humains, Watson n’a aucun moyen d’accéder à Internet.
Ainsi, le supercalculateur interprète la question posée par l’animateur, la “comprend”, et fouille dans sa gigantesque base de données interne pour extraire la réponse à la question, le tout en quelques millisecondes. Une fois la réponse trouvée, le supercalculateur exprime la réponse dans un anglais parfait, grâce à un module de synthèse vocale maison.
Une machine qui “apprend”
Watson possède une intelligence qui lui permet de déterminer la réponse exacte, avec une exactitude proche de la perfection. Le défi était de faire comprendre à l’ordinateur quelle information il faut rechercher, après avoir compris le sens d’une question posée pour un humain, puis enfin de trouver la réponse exacte.
Il faut ainsi inculquer les rudiments de la langue au supercalculateur (comment faire comprendre à un ordinateur que “l’homme de la jungle” désigne Tarzan ?) pour que celui-ci comprenne véritablement le sens de la question posée. Une fois que le supercalculateur sait ce qu’il doit trouver, il lance une gigantesque recherche dans ses “connaissances” et trouve la bonne réponse en recoupant plusieurs informations qui sont identiques, en effectuant des probabilités.
Ainsi, l’ordinateur sort une réponse à une question qu’il n’a jamais véritablement “comprise” grâce à de savants calculs associés à une base de connaissances gigantesque.
Enfin, Watson apprend de ses propres erreurs ou de celles de ses concurrents, il apprend aussi des réponses faites au cours du jeu en analysant notamment la thématique du quiz. La machine devient donc au fil du temps, de plus en plus “intelligente”…